PERFORMANCE THEATRALE. DU 11 AU 14 MARS (MERCREDI-VENDREDI 21H, SAMEDI 17H). THEATRE LE TARMAC, 159 AVENUE GAMBETTA (XXe). DUREE : 50MIN. SPECTACLE EN ARABE ET EN ANGLAIS SURTITRE EN FRANCAIS. DE 6 A 25 €. RESERVATIONS ICI.
Mise en scène, interprétation : Ahmed El Attar / musique et vidéo : Hassan Khan / décor : Hussein Baydoun / lumière : Charlie Astrom / assistant à la mise en scène : Nevine El Ibiary / ingénieur son : Hussein Sami / montage vidéo : Louli Seif / technicien lumière : Saber El Sayed / régisseur général : Ahmed Omar / performance théâtrale Égypte ON THE IMPORTANCE OF BEING AN ARAB production 9th Sharjah Biennal (UAE), Orient productions (Égypte). avec le soutien de Swedish International Development Agency (SIDA), Tamasi Collective (Suède).
Artisan majeur du théâtre indépendant en Égypte, Ahmed El Attar vit entre Le Caire et Paris et offre, sur les scènes du monde, une performance originale, imprévisible et décalée, dans laquelle il se met en « je ». Seul en scène, assis sur une chaise, elle-même sur un bloc de béton, l’homme de théâtre fait défiler des tranches de vie, de sa vie. Des instants vécus, des bribes recomposées, reconstruites à chaque spectacle pour le rendre toujours même et différent. Ainsi, correspondances avec son père, lettres d’amour, documents officiels, certificat militaire apparaissent sur un écran, tandis qu’il imite, avec une neutralité distante, ses conversations téléphoniques enregistrées. Ces confessions intimes se conjuguent aux instants de l’Histoire en train de s’écrire dans son pays, en particulier lorsqu’il se penche sur son journal tenu lors de la Révolution durant les jours de fièvre, en février 2011 sur la Place Tahrir. Ahmed El Attar joue à être lui-même, joue de l’intime et du collectif, montre une identité plus complexe qu’on ne veut bien la voir. Je est lui-même. Ahmed El Attar c’est… lui.
Ahmed El Attar est un metteur en scène indépendant, traducteur et dramaturge égyptien. Il est le fondateur et le directeur artistique de la compagnie the Temple Independent Theater ainsi que de Orient Productions (société qui produit des films et du théâtre). Titulaire d’une licence en Théâtre à l’université du Caire et d’un master en Management des activités culturelles et artistiques à l’université Paris II Sorbonne Nouvelle, il est le metteur en scène de plusieurs pièces de renom. Sa pièce, F**K Darwin, or How I’ve Learned to Love Socialism produite en 2007, a obtenu le prix du meilleur acteur au Festival International du Théâtre Expérimental du Caire. Elle a été montée au Théâtre National Monténégrin avec des acteurs locaux et égyptiens. De 2004 à 2009, ses productions telles que Othello, ou qui a peur de William Shakespeare, Maman je vais devenir millionnaire, La vie est belle ou l’attente de mon oncle américain et Hassan X 2 and the Magic Well ont été présentées en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Suède, au Portugal, en Allemagne, en Suisse, en Croatie et au Monténégro. Ahmed El Attar est également membre de plusieurs comités consultatifs et jurys internationaux sur le théâtre. Il préside aussi le FEMEC, forum euro-méditerranéen des cultures. Patron du théâtre Falaki, des studios Emad al-Din et du Downtown Contemporary Arts Festival, il est une figure incontournable de la scène culturelle indépendante. Il l’a vue naître dans les années 1990, exploser après 2011, et continuer sur sa lancée jusqu’à aujourd’hui.
Pourriez-vous nous expliquer le principe directeur de votre spectacle ? En fait, le spectacle est une synthèse à la fois visuelle, sonore et dramaturgique, de la vie d’un égyptien dans l’Égypte d’aujourd’hui. Et cet égyptien c’est moi. Quel en est le dispositif scénique ? Au milieu de la scène il y a un cube en béton sur lequel je suis assis. Pour Hussein Baydoun le scénographe, pour Hassan Khan le musicien et pour moi, ce cube en béton est la synthèse et la représentation du Caire. Nous sommes la « génération béton ». Nous avons grandi dans le béton, le béton brut, pas même peint, avec le bruit, les nuisances sonores permanentes. On a grandi dans ce monde, c’est notre réalité. Derrière moi, il y a un écran sur lequel sont projetées des images de ma vie passée. Comment votre spectacle va t-il intégrer ou non l’actualité. Que souhaitez-vous transmettre en regard de celle-ci ? Le spectacle est conçu de façon à ce que les conversations proposées soient différentes au fur et à mesure de l’avancée du temps. Je présente donc des morceaux de ma vie et, tout naturellement, ces parties de ma vie intègrent des éléments de la vie sociale et politique. Je ne suis pas chroniqueur, j’ai une réflexion sur notre vision de l’autre. Et j’aimerais que les gens amorcent une réflexion sur l’Autre, sur l’Arabe, sur les préjugés. À qui adressez-vous votre spectacle ? Allez-vous adapter votre spectacle en fonction des publics ? Non. Je n’adapte pas. J’enregistre des heures et des heures de conversations et ensuite je fais le tri, sans penser à un public. Je ne cherche même pas la cohérence. Je veux montrer des instants de vie, des moments. Cela met en danger l’œuvre si on tient compte du public. propos recueillis par Bernard Magnier
NdUstaza : « On the Importance of Being an Arab » est présenté au théâtre Le Tarmac dans le cadre du cycle « (D)rôles de Printemps » qui met à l’honneur artistes égyptiens, libanais et tunisiens. Retrouvez le reste de la programmation ici !