C’est une rentrée pleine de surprises, de nouveautés et d’événements sortant un peu des sentiers battus qui s’annonce…la preuve du côté des salles obscures.
Tout d’abord, « Wajda », le premier long-métrage d’une / de la réalisatrice saoudienne Haifaa Al Mansour, présenté hors-compétition le XX dernier à la Mostra de Venise (pas de date de sortie en France pour le moment, mais nul doute que le film sera bientôt distribué). Après trois court-métrages et un documentaire, « Wajda » –lauréat de la Shasha Grant et de plusieurs aides à la production- raconte l’histoire d’une petite fille qui veut acheter un vélo, avec toutes les difficultés et les interdits qu’un tel désir provoque en Arabie Saoudite. Si « Wajda » a fait les grands titres des rubriques culture de France et de Navarre (étiquette “premier film saoudien réalisé par une femme” aidant), la 69e édition de la Mostra a vu de nombreux films arabes sélectionnés….
Les salles obscures parisiennes ne risquent pas de désemplir, avec la sortie de quatre films qui ne pourraient guère être plus différents les uns des autres : Fellag joue un professeur qui débarque dans une classe de primaire canadienne dans “Monsieur Lazhar” (au cinéma depuis le 5 septembre). L’humouriste algérien joue d’ailleurs les seconds rôles dans “Ce que le jour doit à la nuit”, adaptation du roman
éponyme de Yasmina Khadra qui retrace, sur fond du début de la guerre d’indépendance de l’Algérie, l’histoire d’amour impossible d’une fille de colons (Nora Azneder) et d’un jeune Algérien (Fu’ad Aït Aattou -qui “aattou”, désolée pour la blague facile-). Le film, présenté en avant-première à Alger le 7 septembre dernier par le réalisateur du film Alexandre Arcady et l’écrivain, sort ce mercredi en France.
Dans un tout autre genre, “La Vierge, les Coptes et Moi” (en salles depuis le 29 août) de l’Egyptien Namir Abdel Messeeh explore, par le biais d’une auto-fiction cocasse, les déboires du réalisateur en quête d’apparitions de la Vierge dans le Saïd. Enfin, c’est le 12 septembre (ce mercredi donc) que sort “Would You Have Sex With An Arab” de Yolande
Zauberman. S’il est fort peu probable que ce film soit d’une grande utilité à la résolution du conflit israélo-palestinien et de l’acceptation des Arabes israéliens à l’ouest de la ligne verte, on peut au moins saluer le point de vue décalé (bien qu’un peu racoleur) sur le sujet.
Et…ce n’est pas fini ! Plusieurs longs-métrages sont présentés en marge des salles de cinéma ce mois-ci, dont “Rengaine” de Rachid Djaïdani, chouchou de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes cette année (en avant-première vendredi 14 septembre à l’Institut des Cultures d’Islam, Festival “Viva l’Algérie” -j’y reviendrai- oblige). Deux festivals sont également à noter, “Imag’ima, rencontre des cinémas arabes” (du 21 au 25 septembre) organisé conjointement par l’Institut du Monde Arabe et la société de production commNprod International (dont voici enfin le programme et dossier de presse), et le “Festival du Film Libanais” au Majestic Passy. Organisé dans le cadre de la Semaine Libanaise de la Mairie du XVIe (oui ma bonne dame, ça existe, et nous y reviendrons) les 29 et 30 septembre, sa programmation limitée en nouveautés (Bosta, After Shave, Ecce Hommos, Teta Alf Marra) risque de décevoir les amateurs du genre mais a le mérite de faire découvrir aux néophytes une facette du cinéma libanais.
Mais aussi…
Après sa présentation à Cannes (hors-compétition), c’est partout en France que sort mercredi 19 septembre « Après la Bataille« , du réalisateur égyptien Yousry Nasrallah avec Mona Chalabi, Bassem Sabra et Nahed El Sebai. Ce film « des lendemains qui déchantent » s’articule autour de la rencontre d’un homme des quartiers populaires ostracisé suite à sa participation -côté baltagia- à la Bataille des chameaux du 2 février 2011 et d’une jeune publiciste divorcée et émancipée, le tout sur la difficile reconstruction de l’espace public et des relations sociales dans l’Egypte post-Moubarak.
Et notez dans vos agendas la 2e Edition (automnale) du Printemps du Cinéma arabe, au Cinéma La Clef (Ve arr.)…consultez le programme, riche et varié !