« Ce spectacle est une tentative pour reconstituer le parcours d’un homme à travers son propre témoignage. Hassan, musicien exilé en France depuis 1999, est aussi – et peut-être surtout – un ancien prisonnier politique dans la Syrie des années 1980. Depuis sa première détention dans les prisons syriennes jusqu’à ce post-« Printemps arabes » qui nous est contemporain, sa vie semble avoir été condamnée à de multiples ruptures, mais aussi à une série de « procès », ici mis en scène : l’engagement, la clandestinité, l’arrestation, la détent
ion, la liberté retrouvée, l’exil forcé comme unique issu pour s’en sortir, et puis l’espoir du retour au lendemain du soulèvement du peuple syrien qui éclata le 15 mars 2011, espoir aujourd’hui brisé par cette spirale de violences sans fin dans laquelle sombra la Syrie.
L’ancien détenu, véritablement présent sur scène se prête ici au jeu d’un nouvel « interrogatoire » théâtral qui le piège dans une sorte espace ambigu : acteur et spectateur de sa vie à la fois, Hassan se livre sur et à la scène, qui devient ici son miroir, mais aussi une nouvelle épreuve à laquelle la mémoire va devoir se confronter… en public ».
« Hassan : Le problème c’est la répétition. Qu’est-ce qui t’arriverait, mon vieux, si tu répétais le moment le plus douloureux de ta vie : 2 fois, 20 fois ? Est-ce que ça demeurerait toujours aussi authentique ? N’aurais-tu pas l’impression de recopier ce que tu avais fait hier ? De jouer ce que tu avais fait et ce que tu avais dit, avant ? Est-ce que tu ne serais pas en train de jouer malgré toi ? Je n’en savais rien moi avant, je ne suis pas comédien ».
Texte et mise en scène : Waël Ali
Performance : Hassan Abd Alrahman & Ayham Agha
Scénographie : Bissan Al-Charif
Vidéo et son : Simon Pochet
Lumière : Hassan Albalkhi
spectacle en arabe surtitré en français, durée:1h15.
العرض هو محاولة إعادة بناء السيرة الذاتية لموسيقي، ومعتقل سياسي في ثمانينات القرن الماضي، في سوريا. حياة الشاهد محكومة بكثير من الانقطاعات، و « المحاكمات ». العمل السري، التخفي، الاعتقال، السجن، الهجرة، اللجوء، العيش في مكان جديد، استعادة البلد بعد الثورة التي تغرق بدورها في دوامة عنف يتصاعد باستمرار. هل يمكن إعادة تركيب هذه السيرة حقا؟ هكذا يقارب سؤال العنف من خلال أثره على الذاكرة و الذات و العلاقة مع المكان ـ البلد.
روى لنا الشاهد حكايته، قمنا نحن بالعمل عليها وصياغتها، و أعدنا تقديمها أمامه. هو حاضر على المسرح شاهدا مرة أخرى على حكايته. يساهم في روايتها، يعيد النظر فيها و « يحاكمها » أيضا.
« حسان: هلق المشكلة بالتكرار.. خيّو، حتى الحادثة الأكتر صعوبة، المشهد يلي كتير مؤلم، شو بيصير فيه بس تعيدو مرة و مرتين و عشرين مرة؟ … بيضل حقيقي فعلا؟ ما بتصير تحس أنك عم تقلد حالك، عم تمثل يلي عملتو، قلتو، من قبل؟ بتكون عم تمثل إجباري عنك؟ أنا ما كنت بعرف، وأنا مو ممثل »
« ما عم أتذكر »
نص، إخراج: وائل علي. أداء: حسان عبد الرحمن، أيهم آغا.
سينوغرافيا: بيسان الشريف. إضاءة: حسن البلخي
فيديو: سيمون بوشيه.
آذار 6،5
مدة العرض: 1،15.