Après les fous espoirs suscités par le printemps arabe, les désillusions apportées par l’escalade de la violence et l’émergence de nouvelles formes d’autoritarisme ont été cruelles. En conséquence, l’élan de sympathie et d’intérêt du grand public en France pour les cultures et sociétés de la région, sans précédent depuis le début du siècle, s’est rapidement tari et les préjugés ont à nouveau pris le dessus sur les liens qui s’étaient tissés entre les deux rives de la Méditerranée.
Et pourtant, la création culturelle et artistique des pays arabes est toujours là et ne demande qu’à être appréciée, plus intéressante que jamais peut-être car riche de -et parfois désabusée par- l’expérience inédite de ces trois dernières années. A défaut d’avoir été le terreau de la démocratie (pour le moment) les révolutions et révoltes arabes ont été et continuent d’être une formidable source d’inspiration pour les artistes issus de ou vivant dans la région ; la parole s’est libérée, et pour la création artistique une nouvelle ère commence.
Au milieu de ces bouleversements, Paris réaffirme grâce à la volonté des autorités locales, des établissements culturels et de certains particuliers la place qu’elle occupe depuis maintenant près de deux siècles ; celle d’une des capitales de l’arabité. Une arabité plurielle, nourrie de multiples influences, endogènes comme exogènes.
Rabih Mroue, Yasmine Hamdan, Wajdi Mouawad, Mashrou’ Leila, Tamer Hosny, Adnan Joubran, Rachid Taha…c’est à un automne arabe brillant de milles feux que la Ville Lumière vous convie et dont Ustaza à Paris -de retour après quelques mois concentrée sur d’autres passionnants projets- tentera de se faire la modeste messagère.
Rentrez-bien, et sortez beaucoup !
Ustaza.