PEINTURE. Née en 1953, Fatima El-Hajj est diplômée de l’Institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise (où elle enseigne), de l’Ecole des Beaux-Arts de Léningrad et de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris. Elle expose essentiellement en France, en Espagne et dans le monde arabe.
« Il y a dans sa peinture une absence de concession, une recherche d’un monde personnel, d’une harmonie qui semble naître de sentiments contradictoires, entre quiétude, révolte, rêve et doute. Elle peint sur toile ou sur panneau, à l’huile comme à l’acrylique, souvent en grand format. En coloriste, elle ne néglige pas les effets de matière. Mouvement, lumière, formes suggérées s’accordent dans ses tableaux, au point, parfois, de tutoyer l’abstraction. L’exposition Les Jardins de l’âme offre une synthèse fidèle du travail de Fatima El Hajj qui est considérée, dans son pays, comme le fruit de l’école française. Soulignons toutefois qu’étant née et vivant en Orient, elle a tout naturellement su échapper aux « stéréotypes orientalistes » qui ne sont finalement que le regard superficiel porté par une culture sur une autre, avec son inévitable prisme déformant, ses idées reçues. Pourtant, une telle classification serait par trop réductrice. Il faut plutôt voir dans sa peinture une passerelle dressée entre deux mondes, l’Orient et l’Occident, le visible et l’invisible, une peinture en accord avec la vocation universelle de l’art. » (Thierry Savatier, Le Monde, 2011).
« Dans sa captation singulière de la lumière et des couleurs, Fatima el-Hajj introduit un souffle très libanais, celui du partage, de l’amitié, symbolisés par l’heure du café, la sieste, la visite des voisins, le déjeuner champêtre. Et l’on se prend à rêver de ce bonheur au quotidien que Fatima el-Hajj fait revivre sous son pinceau, comme pour conjurer la frénésie et l’inquiétude du monde qui nous entoure. « Je suis une fille du village, où les amis et les voisins ont gardé des liens chaleureux, précise-t-elle. Notre vie au Liban, c’est ça, pas l’autre, celle qu’on veut nous imposer, faite de tensions et de conflits. » Elle refuse la guerre et ce qu’elle engendre, même sur le plan de l’art. Fatima el-Hajj est convaincue que la vocation de l’artiste est d’apporter du bonheur. Pari tenu. » (Carole Dagher, L’Orient Le Jour, 2011).