Ustaza à Paris

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Ustaza à Cannes: Une première pour le pavillon algérien

Première surprise du festival : à côté du pavillon libanais -un habitué du Village international depuis 2005- flotte le drapeau algérien. Aux commandes, Nabila Rezaig, responsable de l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel. Cet organisme placé sous l’égide du Ministère de la culture algérien a pour mission de promouvoir la culture algérienne -au sens large : patrimoine, littérature, musique, arts visuels..- à l’étranger, tout en diffusant les cultures du monde sur le territoire algérien. 

Si le pavillon est donc une nouveauté, la présence algérienne sur la Croisette ne date pas d’hier. Et Nabila de revendiquer fièrement -de concert avec d’autres professionnels du cinéma algériens venus féliciter l’équipe- que la première -et l’unique- Palme d’Or arabe et africaine a été attribuée à Mohamed Lakhdar-Hamina pour « Chronique des années de braise » en 1975. 

Avant cette consécration, d’autres films ayant un lien fort avec l’Algérie se sont distingués dans les années 1960, comme « La Bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo (Prix de la Critique 1966), « Le Vent des Aurès » de Mohamed Lakhdar-Hamina (Prix de la Première oeuvre, 1967), « Z » de Costa-Gavras (Prix Spécial du Jury, 1969) ou encore « La Voie » de Mohammed Slim Riad (sélectionné à la Semaine de la Critique en 1969 également).

Ce sont ensuite « Les Nomades » de Si-Ali Mazif et « Omar Gatlato » de Merzak Allouache (sélectionnés à la Quinzaine des Réalisateurs respectivement en 1976 et 1977), ainsi que « Vent de Sable » de Mohamed Lakhdar-Hamina (Sélection Officielle en 1982) et « Ruptures » de Mohamed Chouikh (sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 1983). Au sortir de la guerre civile, Merzak Allouache (Bab El Oued City, Salut Cousin) dans les années 1990 et Rachid Bouchareb (Indigènes, Hors la Loi) la décennie suivante assurent une présence algérienne à Cannes. 

Le pavillon flambant neuf de l’Algérie n’est donc pas une coquille vide, au-delà de l’aspect éminemment institutionnel de la communication de l’AARC. Au contraire, il est empli de souvenirs cinématographiques et devient quelques heures seulement après son ouverture le lieu de rencontre et de passage de tous les professionnels du cinéma liés à l’Algérie. Un lieu où l’on peut enfin oublier quelques instants la foule et le Mistral qui rugissent -chacun à leur manière- à l’extérieur, et échanger, créer des synergies et mettre en commun savoirs, contacts et initiatives afin de re-créer le cinéma algérien d’aujourd’hui et de demain. Un lieu qui rappelle que le Festival de Cannes est avant tout un catalyseur d’énergie unique pour les passionnés du grand et du petit écran.

Malgré les dissensions, il y a fort à parier que le coeur de tout ce petit monde vibrera si Merzak Allouache le « rebelle », sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs pour son film « Le Repenti », remporte un prix dimanche 27 mai…

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Cette entrée a été publiée le 17 mai 2012 par dans Cannes 2012, Cannes ya ma kan, Magazine, et est taguée , .
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