Prévisions météorologiques pour Paris selon Ustaza en octobre
A l’heure où j’écris ces lignes, l’été indien s’achève de manière abrupte, les degrés dégringolant comme de gringalets garnements (à lire à voix haute pour faire trébucher les syllabes) dévalant les escaliers à la sortie de l’école. Non pas que l’arrivée de l’automne soit une surprise, mais personnellement je m’étais habituée à ces soirées en terrasse à n’en plus finir, à ces retours de théâtre/fête/concert dans l’air embaumé de la nuit, à ces après-midi à écouter de la musique, lire, dessiner ou écrire…
Yallah, trêve d’atermoiements ; le mois d’Octobre, froid et pluvieux ailleurs, sera ici parsemé de belles et fréquentes éclaircies en tout genre. Un vent d’Algérie soufflera sur la ville, commémoration du 50e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 oblige : Soirée débats et musique pour le lancement de la semaine de commémoration le 10, représentation de la pièce « La Pomme et le Couteau » de Aziz Chouaki le 14, projection en avant-première de « Ici on noie les Algériens – 17 octobre 1961 -« de Yasmina Adi le 10, ainsi que d’autres événements liés qui s’ajouteront au fur et à mesure.
Un redoux jazzy-transe (un peu l’un, un peu l’autre, un peu des deux) est néanmoins annoncé, le maître Guem recevant diwan algérien, stambali tunisien et gnaoua marocain pour deux jours de festival les 8 et 9 et Aziz Sahmaoui présentant son « University of Gnawa » le 6. Dans un autre genre, les mélodies de Dorsaf Hamdani le 29 (accompagnée entre autres des musiciens Kevyan Chemirani, Mohamed Lassoued et Mohammed Rochdi M’farredj et avec l’ensemble de musique arabo-andalouse Al-Mawsili en première partie) et le 30 (en première partie du clarinettiste turc Selim Sesler) berçeront les feuilles mortes qui ne vont pas tarder à s’amonceler sur les trottoirs.
Quelques éclairs en provenance du Liban illumineront le ciel de la capitale ; représentation de « Le Jour où Nina Simone s’est arrêté de chanter » de Darina El Joundi le 27, concert du duo Mazen Kerbaj – Sharif Sehnaoui le 21, performance dansée de « Je suis venue » de Yalda Younes (entre autres) sur une chorégraphie d’Israel Galván du 14 au 21, et surtout l’attendu concert de Mashrou’ Leïla le 28.
L’immigration maghrébine à Paris et dans ses alentours fera l’objet de giboulées rafraîchissantes, à travers l’exposition consacrée aux usines de l’Ile Seguin jusqu’au 13 (vernissage-projection-débat le 5) et la représentation du spectacle « Barbès Café » de Meziane Azaïche le 15, 21 et 22.
Pour les amoureux/ses des salles obscures, non seulement l’oeil du cyclone se déplacera sur la remise des prix du Yallah Film Festival le 19, mais il fera aussi grand beau sur les films maghrébins à la 20e Quinzaine du cinéma francophone du 5 au 15 ainsi que sur la Tunisie, pays à l’honneur du 9e Festival international signes de nuit du 5 au 16.
Last but not least, des averses fréquentes d’art visuel inonderont Paris ce mois-ci : pour les retardataires, l’exposition consacrée à l’architecte Zaha Hadid se termine le 30, alors que l’art contemporain arabe s’apprête à envahir la ville avec l’exposition éponyme « Traits d’union – Paris et l’art contemporain arabe » à partir du 15 (vernissage le 13) et que Khaled Jarrar livre sa version de la situation politique en Palestine en se proposant de marquer les passeports des curieux du tampon de l’Etat palestinien tel qu’il l’imagine, le 15.
Et si les jours raccourcissent, il y a fort à parier que ce rythme trépidant d’événements divers et variés n’est pas près de ralentir. Tant mieux pour nous !
Ustazement votre,
U.
Ustaza à Paris 