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Exposition « Magie : anges et démons dans la tradition juive »

EXPOSITION. DU 4 MARS AU 28 JUIN 2015. MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAISME (IIIe). 4,5/7 €.

Les superstitions et rites magiques juifs ont marqué la culture des pays arabes et se sont mélangées au fil des siècles aux traditions d’autres spiritualités comme l’islam et la chrétienté, comme le montre le MAHJ !

Affiche-Magie-Anges-et-demons

« On ne doit pas croire les superstitions, mais il est […] plus sûr de les respecter. »
Yehoudah ben Samuel de Ratisbonne (vers 1150-1217), Le Livre des pieux

Les traditions populaires du monde juif sont peuplées d’un cortège d’êtres surnaturels : les anges Métatron, Raziel, Raphaël et Gabriel, ou les anges médecins Sanoï, Sansanoï et Semangelof, redoutables protecteurs des hommes contre les puissances démoniaques conduites par Lilit ou Samaël. S’y manifestent aussi les dibbouks – ces esprits qui hantent le monde ashkénaze – ou le Golem créé par le Maharal de Prague au XVIe siècle.
Ces êtres sont la part familière de croyances et de pratiques «magiques » destinées à la protection des accouchées et des nouveau-nés, du foyer, de la vie familiale, de la vie conjugale ou de la santé.

Leur usage, mal connu, pour ne pas dire méprisé, souvent désigné par le terme de « Kabbale pratique » (Kabbalah ma’assit), regagne en vigueur aujourd’hui. Ces rites, transmis depuis l’Antiquité et souvent ancrés dans les textes religieux, sont mis en oeuvre par des Wunderrabbi dans le monde ashkénaze et des rabbins thaumaturges en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Au-delà du monde juif, ils ont largement influencé la culture occidentale.
Paradoxalement, dans un univers religieux régi par la Torah, le Talmud et de nombreuses prescriptions rabbiniques, ces pratiques sont encore vivantes. Et, si l’on connaît bien leur fortune littéraire – les dibbouks inspirèrent à Shalom An-Ski une pièce fondamentale du théâtre yiddish ; Gustave Meyrink tira du mythe du Golem un roman qui irriguera l’imaginaire du XXe siècle ; quant à Lilit, elle est omniprésente dans l’art et la littérature depuis le XIXe siècle –, on ignore le plus souvent leurs sources.

Avec plus de 300 oeuvres et documents, l’exposition « Magie. Anges et démons dans la tradition juive » présente de nombreux inédits provenant du Proche-Orient ancien, de l’Empire romain, de Byzance, de l’Empire ottoman, ainsi que d’Asie centrale, du Moyen-Orient, du Maghreb et du monde ashkénaze du Moyen Âge à nos jours : recueils de recettes, amulettes, colliers, pendentifs,hamsot, bracelets, vêtements contre le « mauvais oeil », bols incantatoires…
Issus de collections publiques et privées, ils attestent la continuité jusqu’à nos jours des croyances dans la magie.

S’appuyant sur les recherches les plus récentes des anthropologues, l’exposition traite le sujet dans une scénographie audacieuse. Elle éclaire les rapports des rabbins avec les kabbalistes pratiques et met en évidence le rôle des leaders spirituels dans la transmission du savoir magique. Elle montre comment les autorités religieuses ont encadré ces usages à défaut de pouvoir les interdire. Elle explore les échanges dans le monde gréco-romain, puis dans les pays chrétiens et musulmans depuis le Moyen Âge.

En savoir plus : site du musée d’art et d’histoire du judaïsme.

Extrait de l’exposition sur les liens entre magie juive et musulmane : Dans les pays musulmans, dès le Moyen Âge, les échanges entre magie musulmane et magie juive sont fertiles. De nombreux textes de magie juive rédigés en judéo-arabe sont inspirés par la magie musulmane ; symétriquement, les textes magiques musulmans montrent le recours à l’intercession de Métatron et d’une foule d’autres anges d’origine juive.
On constate aussi maintes similarités entre pratiques juives et musulmanes, telles que les visites rendues aux tombeaux des saints pour recevoir leur bénédiction (baraka en arabe ou berakhahen hébreu), ou le port de bijoux-amulettes semblables arborant les mêmes motifs apotropaïques : la main (khamsa en arabe ou hamsah en hébreu, aussi dénommée « main de Fatima »), l’œil…

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Cette entrée a été publiée le 29 mars 2015 par dans Agenda, Expositions, et est taguée , , , , , .
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