ARTS PLASTIQUES. JUSQU’AU 20 DECEMBRE 2014. GALERIE YVON LAMBERT (108 RUE VIEILLE DU TEMPLE, IIIe). ENTREE LIBRE.
« Un homme s’apprête à en égorger un autre, agenouillé. Leurs figures sont entièrement faites de lames de cutter, accumulées par centaines et assemblées de manière à modeler les deux corps. Au premier regard, on pense aux otages égorgés de Syrie, d’Irak et d’Algérie.
On y pense d’autant plus qu’Abdessemed a, par le passé, très souvent déjà fait référence à l’actualité : femmes voilées, barques de migrants vers Lampedusa, travailleurs forcés du Golfe, attentats. Dans un deuxième temps, il apparaît que ce groupe reprend une toile de Caravage, Le Sacrifice d’Isaac. L’hommage est explicite et avoué. Ici, à nouveau, actualité et histoire de l’art se rejoignent. Il en est de même des fusains d’Abdessemed, qui en appellent à Géricault et Delacroix, et de ses bas-reliefs en marbre noir ou blanc, où il prend le risque d’en revenir à des matériaux d’autrefois pour y faire apparaître des motifs d’aujourd’hui.
Les révolutions arabes sont en train de devenir un sujet de création de plus en plus pressant. Inscrire dans des œuvres ces événements tragiques conduit les artistes à réactiver et renouveler des formes et des modes d’expression qui semblaient appartenir au passé et sont précipitées dans le présent » (source : Philippe Dagen pour Le Monde).
Retrouvez les archives de Adel Abdessemed sur Ustaza à Paris ici.