Concert: Sophia Charaï au Cin’Hoche
La musique, c’est forcément un jeu d’influence, et qui s’extasie sur tel ou tel artiste en utilisant les mots « métissé », « mélange », passe souvent pour un piètre critique en manque
d’inspiration. Non sans raison d’ailleurs, surtout quand il s’agit de musique africaine ou
arabe. Ceux qui revendiquent des inspirations folk ou rock se voient érigés en chantre d’une modernité désespérément attendue et ceux qui puisent dans d’autres traditions deviennent -malgré eux- les modèles d’une tolérance multi-culturelle, comme si à la base cette musique était pure, « indigène » et totalement dénuée d’influences quelconques. Cette vision des choses, confortable concept marketing pour tout le monde -y compris des fois les artistes- n’est pas trop mon verre de thé.
Ainsi, je ne dirai pas que la musique de Sophia Charaï est une musique métissée ouverte à des influences spatio-temporelles en tout genre MEME si c’est le cas. Je concéderai juste que Sophia Charaï chante en arabe classique (rare) et en darija sur de la musique jazzy tzigane -tzijazz?- bossa-novesque avec tout d’un coup un duo en hindi. Et qu’un de ces morceaux intitulé « Casa » qui commence à l’ocarina pourrait autant évoquer une métropole de son Maroc natal ou une scène de film sorti tout droit d’une movida envahie par des Roumains. Et que le tempo fait des fois penser à des morceaux de Lilli Boniche, et le chant aux voix féminines françaises rock décalées des années 80, et le côté « Havane années 50 » -non que j’y étais- à Pink Martini.
J’oubliais l’essentiel : Sophia Charaï (et c’est là la raison de ce billet) se produit dans le cadre du Festival Villes des Musiques du Monde jeudi 10 novembre à 20h30 au Cin’Hoche (6 rue Hoche à Bagnolet, Métro Gallieni -ligne 3- puis arrêt Mairie -bus 76-, Tel 01 49 93 60 81), de 5 à 8,5 euros.
Ustaza à Paris 